Tusson

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Histoire

Synthèse historique de la commune de Tusson

L’origine du nom « Tusson » reste encore mystérieuse mais notre commune conserve les traces d’un riche passé qui débute dès la fin de la préhistoire. Les premières traces d’occupation observables remontent à la période néolithique. A environ 1 km à l’Est du village, sur une ligne de crête axée approximativement Nord Sud, un alignement de cinq monuments mégalithiques domine le territoire jusqu’à la Charente Limousine. Ils sont visibles sous la forme de tumulus, monticules de pierres sèches scellant une ou plusieurs sépultures. Leurs datations récentes nous renvoient au milieu du Vème millénaire avant notre ère. L’un d’entre eux, baptisé « le Gros Dognon » mesure environ 140 m de long pour plus de 10 m de hauteur. Avec ses dimensions monumentales, il est l’un des deux plus gros tumulus d’Europe, le deuxième étant situé sur la commune voisine de Luxé. Quatre d’entre eux sont propriété de l’Etat et possèdent un classement au titre des monuments historiques. En partenariat avec le Ministère de la Culture, le PETR (Pôle d’équilibre territorial et rural) du Pays Ruffécois et la commune de Tusson, ils font l’objet d’un programme d’étude, de préservation et de mise en valeur.

Malgré quelques découvertes archéologiques sporadiques remontant aux âges des métaux et à la période gallo-romaine, le village de Tusson ne conserve aucune autre trace visible remontant avant la période médiévale.L’essor de notre commune va sans doute débuter au XIIème siècle, à partir de l’établissement d’un prieuré de l’ordre de Fontevraud mis en place par Robert d’Arbrissel. La particularité de cet ordre est de juxtaposer sur le même site des religieuses et des religieux formant ainsi deux couvents voisins, celui des hommes et celui des femmes, avec une prieuse à la gouvernance de l’ensemble du site. Les textes anciens rapportent que ce prieuré s’est implanté à l’emplacement d’une ancienne église et d’un moulin. Cette information nous indique que la fondation du village est antérieure au XIIème siècle, mais aucune information ne permet à ce jour de dater son origine et d’apprécier son importance avant cette période. Le prieuré couvrait une surface de plus de 15 ha, ce qui en fait le deuxième plus grand site national de cet ordre. 1,5 km environ des vestiges de son impressionnante enceinte sont encore visibles aujourd’hui. Vendu comme bien national à la révolution française, la majorité du bâti sera malheureusement détruit, principalement pour être utilisé comme carrière de pierre. En flânant dans les rues de Tusson, Il est encore aisé de reconnaître les gros moellons médiévaux rectangulaires, parfaitement équarris au taillant et quelques éléments sculptés provenant des couvents, insérés dans les façades d’anciennes propriétés construites au XIXème siècle. La municipalité de Tusson a acquis une partie du couvent des hommes en 2000. Accompagnée des instances territoriales, de la Fondation du Patrimoine et de l’association Marpen, la commune mène un programme de réhabilitation du bâti subsistant. Les autres parties restent à ce jour dans le domaine privé. A l’Est de cet établissement religieux et autour d’une église paroissiale élevée au XIIIème siècle, une cité importante se développe, principalement entre le XIVème et le XVIème siècle. Cet essor est encore perceptible aujourd’hui, grâce à la trace de quelques échoppes, de plusieurs logis nobles et de nombreux éléments architecturaux caractéristiques de cette période.

Au XVIème siècle, Marguerite d’Angoulême (1492-1549), la sœur de François 1er, est venue faire plusieurs retraites au sein du prieuré de Tusson. Femme de lettres, elle y écrira « La Navire » en 1547 (Consolation du roi François 1er à sa sœur Marguerite). Pour marquer ce fait historique, le logis renaissance où est installée la Maison du Patrimoine a été baptisé logis « Marguerite d’Angoulême ».

A la fin du XVIIIème et dans la première moitié du XIXème siècle, jusqu’à la contamination du vignoble par le phylloxéra, l’exploitation viticole alors prospère, a aussi participé à l’évolution architecturale du village, avec la construction d’importantes demeures aux porches d’entrée cintrés caractéristiques du modèle Charentais. Jusqu’à la première moitié du XXème siècle, Tusson était le siège d’une importante foire, installée tous les 9 du mois sur les différentes places du village. Parmi les différents marchés en place ce jour, la vente de mules et mulets du Poitou était l’activité phare. Son intérêt dépassait le cadre régional et attirait les acheteurs jusqu’à l’Espagne. Une importante activité économique s’est greffée autour de ces foires avec jusqu’à plus de 80 artisans et commerçants exerçant à Tusson: élevages d’équidés, auberges et tavernes, tables d’hôtes chez l’habitant les jours de foire…Plus de 1000 habitants étaient recensés pendant toute la première moitié du XIXème siècle (moins de 250 aujourd’hui).

Enfin, l’entrée Sud de notre commune est marquée par un important logis néogothique accompagné de bâtiments agricoles du même style. C’est un ingénieur civil Tussonnais de naissance, M. Joseph Alexandre ROBERT, Docteur es sciences et inventeur de notoriété nationale qui a fait édifier cet ensemble au milieu du XIXème siècle. Les recherches de cet érudit médaillé d’or à plusieurs reprises aux expositions nationales, ont été soutenues par le roi Louis Philippe. Il a notamment à son actif l’invention d’un fusil à percussion centrale dont un modèle est conservé à Tusson, et de nombreux modèles de lampes à gaz qui ont équipé entre autre l’éclairage Parisien. Même si quelques érudits avaient déjà conscience de l’intérêt de notre commune, il a fallu attendre les années 80 et l’impulsion de l’association Marpen, pour prendre en considération l’intérêt architectural et patrimonial de Tusson. Cette prise de conscience a entraîné et entraîne encore, la conduite d’opérations de protections, de sauvegardes, de réhabilitations et d’aménagements paysagés sur le patrimoine remarquable de notre commune. Cette démarche a permis aussi l’installation d’artisans, d’artisans d’art et de commerces de bouche aux caractères insolites à découvrir. En flânant au travers des rues et sentiers de Tusson, l’observation du bâti permet aujourd’hui une lecture de toutes ces grandes étapes qui ont donné un caractère remarquable à notre village.